LE MOYEN AGE (900 - 1300/1400)
LES GRANDES PRINCIPAUTES FEODALES
Les attaques répétées des Vikings ont permis aux fonctionnaires locaux, les comtes, de consolider leur pouvoir. En repoussant victorieusement l'ennemi, les comtes de Flandre établissent fermement leur puissance sur leurs territoires. Durant le troisième quart du IXe siècle, le comte Baudouin Ier rassemble, en un seul comté, divers territoires situés entre l'Escaut et la mer. Au Xème siècle, ses descendants étendent le comté jusqu'à la Canche. Au XIe siècle, des territoires situés à l'est de l'Escaut sont, à leur tour, rattachés au comté. Dès lors, le comte de Flandre est non seulement le vassal du roi de France, mais également celui de l'empereur germanique. Du IXe au XIIe siècle, les comtes de Flandre dominent et se succèdent par descendance masculine directe.
Sous Philippe d'Alsace, la puissance du comte s'étend jusqu'au comté de Vermandois. A cette même époque, Philippe II Auguste devient roi de France. Il tire la monarchie de sa léthargie et veut rétablir le pouvoir royal sur la France. Au début du XIIIe siècle, il met à la tête du comté de Flandre un homme favorable à sa cause. Ce dernier se retourne toutefois rapidement contre lui. En 1214, la défaite militaire du comte met la Flandre sous tutelle française pour tout un siècle.
L'affaiblissement de l'autorité comtale permet aux villes d'acquérir davantage de puissance. Les patriciens affirment leur indépendance vis-à-vis du comte et du roi, et s'opposent également à la participation des classes populaires dans la gestion de la ville. Le comte Gui de Dampierre (1278-1305) mène à son tour une politique d'indépendance par rapport au roi, tout en essayant d'affaiblir la puissance du patriciat. On assiste alors à une coalition entre d'une part, les patriciens (leliaerts) et le roi, et d'autre part, les artisans (klauwaerts) et le comte. Malgré la victoire enregistrée par ces derniers lors de la bataille des éperons d'or en 1302, la Flandre subit de lourdes pertes territoriales. Dans les villes, l'autorité des patriciens n'est que temporairement suspendue.
La Flandre essaie de ne pas se laisser entraîner dans la guerre de Cent Ans qui oppose la France à l'Angleterre, bien que certains comtes soutiennent la France. L'industrie drapière flamande est tributaire de la laine anglaise. Cette situation renforce la tendance à l'autonomie des villes. Un conflit naît entre les entrepreneurs et les ouvriers, qui luttent pour leur bien-être en dépit du marasme économique. Les tensions nationales et internationales débouchent sur trois révoltes citadines, d'abord à Bruges (1323-1328), puis à deux reprises à Gand: de 1338 à 1345 et de 1382 à 1385. Les révoltes gantoises sont menées respectivement par Jacques et Philippe van Artevelde. Lorsque le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, devient comte de Flandre, le roi de France relâche définitivement son emprise sur le comté.
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